A peine un jour de passé que déjà du fin fond du Kazakhstan mais aussi du bureau de Deloitte à Milan, vous nous réclamez la suite des chroniques … Alors je me lance. Ce sera la dernière chronique sur ce thème… Ras le bol du foot !
Ca y est ! Nous sommes Champions du Monde ! Comme l’a dit Paul LE GUEN (ancien joueur et ancien coach du PSG, un gars posé et réfléchi …pas un excité !) à l’issue de la finale Dimanche soir : « Cela donne à réfléchir… » et de développer « Toutes les équipes qui ont joué ont perdu ! Cela remet beaucoup de choses en question pour le football et aussi pour les entraîneurs …»
Le Football, bien plus que le Football !
Quel impact la victoire des bleus peut-elle avoir sur l’organisation des entreprises ?
Faut-il à l’avenir tout verrouiller comme l’a fait Didier DESCHAMPS ? N’accepter aucune aspérité, aucune contradiction dans les schémas tactiques, les plans de jeux…Ne tolérer aucune exception, aucune liberté ? Faut-il systématiquement privilégier les fonctions support au détriment de la prise d’initiative et du business ? Préférer la finance, les contrôles internes, le juridique à la R&D, au marketing et au commercial ? Et comme il faut bien un peu de commercial tout de même, doit-on désormais préférer les profils « éleveurs/récupérateurs », ceux qui répondent aux appels entrants ou aux appels d’offre, aux profils « chasseurs/créateurs/buteurs dans la surface adverse » ?
Tout verrouiller ?
La comptabilité analytique, le budget, les engagements dans SAP, les moyens de paiement, les procédures, le reporting, l’analyse des écarts …En un mot, comme en cent, ne plus rien laisser au hasard …Tout verrouiller ! Tout contrôler !
Pas ou plus d’imprévu ….Mais uniquement de l’organisation, des processus et du verrouillage ….
Ce serait triste ? Malgré la liesse populaire des deux derniers jours …Tuer dans l’œuf toute prise de risque, même calculée …Ce serait la mort de l’entreprise ou plutôt de celle dans laquelle nous ambitionnons de travailler et d’être performants …
La méthode de Didier DESCHAMPS est-elle duplicable ? La méthode de Didier DESCHAMPS est-elle stable dans le temps ?
Et si oui, allons-nous gagner, comme l’a fait ZIZOU avec le Real de Madrid, 3 Coupes de Monde de suite et ainsi rejoindre au plus vite nos amis Allemands et Italiens avec leurs 4 étoiles ?
La méthode Didier DESCHAMPS ! Quelle méthode ?
Comme le dit Paul LE GUEN, nous sortons de cette Coupe du Monde avec beaucoup de questions …
Didier DESCHAMPS c’est 100 % de pragmatisme …Vous avez dit valse à 3 temps ?
1/ Au début il met les vieux sur le terrain. Cela ne marche pas …
2/ Il enlève les vieux et met les jeunes. Cela ne marche pas non plus …
3/ Il remet les vieux. Cela « marchouille » …
Vous connaissez la suite …
Didier DESCHAMPS c’est aussi 100 % de chance …
Les Italiens et les Néerlandais pas qualifiés…
Les Allemands à côté de leurs bottes …peu inspirés ou victimes de la malédiction du Champion du Monde en titre…
Messi (Argentine) et Ronaldo (Portugal) vieillissants …et esseulés…
Les équipes Africaines et Asiatiques très sympas mais encore un peu tendres dans les matches couperet…
Les Uruguayens privés de Cavani, blessé, et …qui se font varaniser…
Les Anglais qui y sont presque …mais qui pêchent pas naïveté…
Les Brésiliens pris à la gorge par …des Belges brillants …mais umtitisés deux coup après…
Et enfin les Croates émoussés, victimes de deux faits de jeu en finale alors qu’ils …dominaient…
Peut-on dupliquer la chance à l’infini ?
Assurément non !
Les autres équipes vont tirer les enseignements de ce qui s’est passé, travailler, s’appliquer et revenir plus fortes …
Peut-on réduire la méthode Didier DESCHAMPS à 100 % de pragmatisme et 100 % de chance ?
Un peu (beaucoup ?) de talent tout de même ?
Sortir Ngolo Kanté, pas dans son assiette, au début de la 2nde mi-temps. Fallait oser ! Le meilleur joueur jusqu’à la finale. Le stabilisateur…Le remplacer par l’illustre inconnu Nzonzi c’était …un coup de génie. L’équipe n’a plus reculé. Cela a tout changé. Pogba a joué un peu plus haut. Libéré qu’il était…Il a marqué ! Décisif le coaching à DD !
Je reviens sur mon idée. Cela me hante: Peut-on dupliquer la chance à l’infini ? La chance ? Encore et toujours la chance ?
Napoléon lui-même avant de nommer un nouveau Général demandait toujours à son entourage : « A-t-il de la chance ? ».
Benjamin PAVARD, son but contre l’Argentine, c’était pas de la chance ?
Comme dit la chanson « Benjamin Pavard, il sort de nulle part, une frappe de bâtard, c’est, c’est …Benjamin Pavard ! »
Vous avez dit hasard ? Coup du sort ? C’est lui qui sonne la révolte de l’équipe de France contre l’Argentine …
J’aimerai dire ceci aux « pisse-froids » :
1/ Avoir l’audace d’aller chercher un joueur si jeune in the middle of no where
2/ Lui faire confiance en le mettant d’entrée sur le terrain alors qu’il n’a aucune expérience internationale
3/ Le mettre dans des dispositions mentales telles que, quand il voit le ballon revenir vers lui, il ne se pose aucune question, il le frappe comme il vient….
Vous avez dit chance ?
C’est exactement la même chose que lorsqu’un manager de transition vient nous voir pour une mission.
1/ Il y a ceux qui disent : « Cette mission pourrait m’intéresser… » . Nous restons bons amis. Ils viennent augmenter notre réseau de contacts …
2/ Il y a ceux qui disent : « Cela m’intéresse mais il faut que je vous explique. J’ai deux contraintes … ». Nous restons bons amis. Ils intègrent eux aussi notre réseau de contacts…
3/ Et puis il y a ceux qui ne se posent pas de questions. Qui se font confiance et qui nous font confiance. Les « Benjamin PAVARD » du management de transition . Ils prennent la mission comme elle vient …
C’est ainsi que l’on passe de 7 000 rencontres en 15 ans à ….160 managers en mission et ….à une équipe de 35 à 40 managers avec qui nous enchaînons les missions…
Non, on ne peut pas dupliquer la chance ! Au mieux la provoquer …
Moi je crois en Didier DESCHAMPS. Je vous le dis depuis le début…Il a la BARAKA !
David BRAULT
Objectif CASH
PS Comment consoler les Croates ?
1/ Ne pas oublier de les féliciter pour leur Présidente. Elle a la pêche. Elle était magnifique main dans la main avec notre Président sous la pluie avant la remise des prix.
2/ Le temps fera son œuvre. Il y aura d’autres matches, d’autres compétitions, d’autres défis …Permettez-moi de citer le cinéaste Jean-Pierre JEUNET dans « Amélie POULAIN » : « C’est drôle, la vie, quand on est gosse le temps n’en finit pas de traîner, puis du jour au lendemain on a 50 ans. Et l’enfance, tout ce qui en reste, tient dans une petite boîte rouillée. »
Le jeu des Croates restera dans la petite boîte rouillée de beaucoup d’entre nous !